Appelé à participer à un collectif qui a rédigé un Dictionnaire des écrivains Bretons, je poste ici quelques notices.

ANDRE Jacques : né en 1951 à Locquénolé (29). Enseigne dans un lycée brestois. chercheur associé au CNRS, spécialisé dans la correspondance et les journaux intimes des XIXème et XXème siècles. A publié  à ce titre la correspondance Grenier-Montherlant (Brest, 1998). Thèse de 3^ème cycle sur Yves Elléouët (1981), thèse d’Etat sur Jean Grenier (1990), à qui il consacre un Cahier  et un colloque à Cerisy (tous deux publiés aux éd. Folle Avoine). Nombreuses études sur Elléouët, Guilloux, Michaux, Segalen… Poète, a publié : Le Tombeau de Colombe et Etai en 1992 (Folle Avoine), puis Traverser le non-sens (Até, 1994), Contre les apparences (Wigwam, 1996). 

                Une poésie qui semble proche de l’écriture automatique. Le son paraît primer le sens, l’interjection et l’allitération mettent en forme un message brut et dense, mais qui se refuse : « Poème : prolongement des nerfs / tresse des herbes sèches : conque / apparition pour les nocturnes / horde des mâcheuses pensées / différemment nous pense --- / friction de la pluie sur la nuque / délivre métrique et raison – eh ! / érafle : écrire : crire : sauver / d’autres hommes avec soi » (extrait de 999 rhizomes, inédit). On sent la parenté de Keginer et du dernier Keineg, animateurs de la revue Bretagnes (1975-1978). Jacques André vient d’ailleurs de créer la très belle revue Arsenal, à laquelle ces deux auteurs participent, et qui pourrait rapidement, avec Hopala, combler le vide laissé par la disparition de Bretagnes.